Abdoulaye Coulibaly : « Collectivement, ils ne parviennent pas à grandir »

Actuellement coach adjoint de Badara Ali Diallo « Conti » à Otôho au Congo-Brazzaville, Abdoulaye Coulibaly, est un jeune technicien qui suit de très près les matchs de la sélection nationale du Mali. Il fait ses observations sur le jeu des Aigles, en vue du prochain match contre l’Ouganda, mais surtout pour la Coupe d’Afrique des nations. Il estime que collectivement, les joueurs maliens ne parviennent pas à grandir.

« Pour moi le problème du football malien, n’évolue pas. Je suis de très près les matchs de l’équipe nationale du Mali et depuis un certain moment je trouve qu’on n’a pas progressé. Le gros problème est qu’on peut mettre l’équipe a un certain niveau pourtant elle n’y est pas. Le football c’est le collectif qui prime, le jeu en équipe, ce n’est pas l’individualité comme quoi j’ai des joueurs par ici, par là. Est- ce qu’on a une équipe de football ? On a des groupes de joueurs. Mais est-ce qu’on a une équipe compétitive ? Est-ce qu’on a une équipe avec de la cohésion ? Est-ce que les joueurs se comprennent ? Tout le temps en train d’essayer des joueurs de gauche à droite. Est-ce qu’il n’est pas temps de mettre en place une équipe compétitive ? C’est une question de choix. »

« Dans l’animation du jeu, nous sommes lents »

« On prend le cas des défenseurs axiaux (…), on est déficitaire à ce niveau.  Il faut une complémentarité à ce poste. Pour moi Kiki Kouyaté et Fofana qui s’étaient retrouvés à Metz, allaient réussir à s’imposer, mais bon tantôt Fofana se retrouve en milieu défensif tantôt dans l’axe. Dans l’entrejeu, regardons nos milieux, à chaque fois qu’il y a des changements, on ne sait pas qui titulariser. Pourtant, on doit faire des choix au milieu. On doit choisir les titulaires, ainsi que les remplaçants. Certes les joueurs vont s’imposer dans leurs clubs respectifs, mais à l’équipe nationale ce sont des choix qu’il faut faire. Dans l’animation du jeu, nous sommes lents. Les joueurs doivent se comprendre pour qu’il ait plus d’homogénéité, c’est un peu difficile. »

« On n’a pas un avant-centre tueur »

« Quand tu observes les couloirs, on n’a pas un avant-centre tueur, les excentrés tels que Adama Traoré « Malouda », qui est un peu direct et technique, il est très fort dans la percussion. Djenepo, un joueur qui joue à l’équipe nationale, comme il joue dans son club. Il fatigue les défenseurs, mais est-ce qu’il apporte grande chose à l’équipe sur le plan offensif ? Des joueurs qui ne parviennent pas à grandir à vrai dire. Dans le football moderne, il n’y a plus de temps à perdre. On ne fait que répéter à chaque fois qu’on a des jeunes joueurs, mais arrivé un moment ils se lasseront. À vrai dire les gamins depuis tout petit jusqu’à aujourd’hui ne progressent pas, ils sont toujours au même niveau. De façon collective, ils ne parviennent pas à grandir, c’est ça le grand problème.  »

« Une équipe capable de faire du box to box »

« Le staff a fait un boulot, il a pu mettre en place un groupe. Ces éliminatoires de la Coupe du monde doivent nous permettre de préparer la Coupe d’Afrique (…). Jouer collectivement, la possession de balle, nous le faisons très bien, mais être une équipe capable de faire du box to box, associer jeu court et jeu long. Tant qu’on ne le fera pas, ça ne réussira pas pour nous. Car, les équipes les plus joueuses au monde actuellement associent le court, le jeu long et le jeu rapide (…). »

Par Mamadou COULIBALY