Contribution : Oui, ils doivent tout au Mali !

Le Mali n’a jamais naturalisé un joueur étranger, bien au contraire… Trop de polémique, trop de blabla sur les réseaux sociaux. Le Mali est une terre de football, le pays natal du premier ballon d’or africain, Salif Keita « Domingo » en 1970. Mieux, Seydou Keita (Ex-CSK) et Adama Traoré « Noss » (Ex-JMG), sont les rares Africains à être désigné « Meilleur joueur d’une Coupe du monde » U20. Cela démontre la santé de la formation au Mali, même si beaucoup de choses restent à faire.
En revanche, depuis quelques années on assiste à l’exode de jeunes footballeurs ivoiriens vers le Mali, à la recherche d’un avenir meilleur. Si la Côte d’Ivoire avait mis à la disposition de ces jeunes joueurs, ils n’allaient jamais franchir les frontières, pour venir se chercher au Mali, une terre connue pour son légendaire « Diatiguiya » (Hospitalité).
Ils ont trouvé chez nous, la paix du cœur et un sens à leur vie. Ils ont été bien intégrés, ont reçu une bonne éducation et sont devenus de vrais hommes. Comme ils doivent désormais tout à ce pays, certains ont décidé de changer de nationalité, sans aucune contrainte… Et c’est aussi çà le Mali, une terre de culture millénaire, de liberté et fraternité.
Cependant, il y a un adage bambara qui dit : « Alli ni djougou yé sonzan yé, i kah fo ka koulou kadjan » (Même si ton ennemi est un lapin, il faut dire qu’il a des longues oreilles). En un mot, tous ces jeunes joueurs d’origine ivoirienne, qui ont opté pour une nationalité malienne, l’ont fait librement par amour pour ce pays ou pour leur propre intérêt. S’ils ne l’avaient pas fait, beaucoup d’entre eux seraient toujours en Côte d’Ivoire, en train de prendre du thé au bord des routes. Ils ont été formés au Mali où beaucoup ont d’ailleurs des attaches…
Au lieu de diffamer les dirigeants du football malien, il faut vous en prendre à votre FIF. Personnellement, j’ai toujours été contre la pratique, car c’est une chose qui empêche d’autres jeunes maliens, l’opportunité de mettre leur talent en valeur. Mais, le changement de nationalité existe partout dans le monde et le Mali, ne serait pas une exception à la règle.
Nous ne sommes pas xénophobes au Mali et l’étranger est roi chez nous. Cela est d’ailleurs mentionné dans l a Charte de Kouroukan Fouga, qui remonterait à 1236. Oui, je suis d’accord qu’on renvoie en Côte d’Ivoire, tous ces jeunes joueurs qui ne sont pas des Maliens et laisser place aux « Talents Made in Mali ».
Par Mamadou DIAWARA