Légendes : Momo Sissoko, un Aigle dans l’âme !

Natif de Mont-Saint-Aignan, Mohamed Lamine Sissoko, est l’un des footballeurs issus de la diaspora à rejoindre très jeune la sélection malienne de football. Un milieu de terrain exceptionnel, il a disputé plusieurs Coupes d’Afrique des nations avec les Aigles du Mali, avec notamment une médaille de bronze en Afrique du Sud lors de l’édition 2013.

Après une enfance passée à La Chapelle-Saint-Luc, Mohamed lamine Sissoko, évoluera dans les équipes de jeunes à Troyes, puis l’AJ Auxerre. Il quitte le club bourguignon, durant le mercato d’été 2003, afin de rejoindre le Valence CF, sans consulter son club formateur avec lequel il était pourtant toujours sous contrat. Le club espagnol avait fait signer le jeune Momo Sissoko, sans verser la moindre somme à l’AJA. Auxerre porte l’affaire devant le tribunal arbitral du sport (TAS) et Valence est condamnée en août 2004 à verser 300 000 euros (197 millions FCFA). En revanche, l’AJA et le Valence CF trouvent un terrain d’entente: Valence CF donne à l’AJA une indemnité d’un million d’euros (656 millions FCFA), couvrant la rupture du contrat et le coût de sa formation.

L’envol d’un jeune Aigle

À peine 18 ans, Mohamed Lamine Sissoko, débarque en Espagne où il passera deux bonnes saisons sous les couleurs de Valence. Avec le club Che, il remportera la Liga espagnole, la Coupe de l’UEFA et la Supercoupe de l’UEFA 2004. Après ces trophées, il s’envole pour l’Angleterre où il déposera ses valises à Liverpool FC et se trouve l’entraîneur qui l’avait fait venir à Valence CF, Rafael Benitez. Lors de sa seconde saison à Liverpool il se blesse gravement ce qui l’empêche de jouer la majeure partie de la saison. Sissoko inscrit son premier et seul but pour Liverpool le 25 août 2007 au Stadium of Light face à Sunderland. Avec les Reds, il s’adjuge la Supercoupe d’Europe en 2005, la FA Cup et Community Shield en 2006. Il disputera également une finale de la Coupe du monde des clubs en 2005.

Lors du mois de janvier 2008, Momo Sissoko, quitte la Premier League anglaise, pour atterrir dans le championnat d’élite transalpin, en signant un contrat avec la Juventus pour un transfert évalué à 13 millions d’euros (8,5 milliards FCFA). Peu avant son transfert le joueur déclare: «Revêtir le maillot de la Juventus pour moi serait le top. Je suis fan depuis que je suis petit. Pourquoi? Parce que petit j’admirais Zidane. Et quand tu aimais Zidane, tu aimais la Juve. Puis, en suivant cette équipe, je suis aussi devenu un fan de Del Piero. Un grand joueur». Mais, avec la vieille dame, il ne remportera aucun titre.

Un véritable globe-trotter

En 25 juillet 2011, le milieu de terrain international malien Mohamed Lamine Sissoko, au sommet de son art, est transféré au Paris SG, pour environ 8 millions d’euros (5,2 milliards FCFA). Avec le club de la capitale française, il sera sacré champion de France en 2013, avant de retourner en Italie à la Fiorentina (2013), puis en Espagne à Levante UD (2014-2015). Il jouera également dans d’autres pays du globe terrestre, comme en Chine à Shanghai Shenhua (2015-2016), en Inde à FC Pune City (2016), en Indonésie à Mitra Kukar (2017), au Mexique à l’Atlético San Luis (2017-2018), à Hong Kong Kitchee SC (2018). Enfin, il terminera sa carrière de footballeur professionnel en 2019, après une pige au FC Sochaux en Ligue 2 française, avant de se reconvertir en agent de joueurs.

Un Aigle dans l’âme

Avec les Aigles du Mali, Mohamed Lamine Sissoko, à peine 18 ans, va honorer sa première sélection le 22 juin 2003 contre le Zimbabwe (0-0). Pour son tout premier match officiel avec la sélection malienne, il inscrira son tout premier but face au Kenya (31), le 26 janvier 2004 lors de la CAN en Tunisie.  Le 3 octobre 2012, il est convoqué en sélection du Mali par Patrice Carteron. Il n’avait plus joué avec les Aigles depuis la CAN 2010 où il avait annoncé à l’issue de la compétition vouloir «prendre du recul». Il participe à la CAN 2013 et remporte la médaille de bronze. Il a également fini 4ème de la CAN 2004.

«J’ai décidé de jouer pour le Mali alors que je suis né en France. Si j’avais été international français, cela aurait été différent. Aux yeux de beaucoup, j’étais devenu étranger. Donc moins intéressant. Mon pays c’est la France, mais je ne regrette pas d’avoir porté le maillot du Mali. On peut aimer deux pays, j’en suis la preuve. La double culture, c’est une richesse. Et si, un jour, un de mes enfants veut jouer pour la France, j’en serais fier», a-t-il indiqué dans une interview à la presse française.

Bréhima DIAKITÉ